Selon nos confrères de l’AFP de ce lundi 26 juillet 2021, l’Eglise protestante unie de France (EPUdF) a célébré la bénédiction du premier mariage d’un couple de pasteures lesbiennes, autorisé par le synode de 2015 soit deux ans après la loi Taubira. Il s’agit en effet, d’une première pour un couple de pasteures.
Ainsi pour le pasteur Jean-François Breyne, qui a présidé samedi cette première bénédiction au temple protestant de Maguelone à Montpellier, « on y va petit à petit, il y a une dimension symbolique importante » a-t-il expliqué à AFP. « Il y a une réalité (sur la question du mariage homosexuel dans l’Eglise protestante) qui avance, de fait, assez rapidement », poursuit M. Breyne, ravi de « l’impact » de cette célébration pour ses « deux jeunes collègues » peut-on lire sur le site de nicematin.com.
Emeline Daudé et Agnès Kauffmann sont les premières pasteures lesbiennes à s’être dit « oui » depuis que l’Eglise protestante unie de France a décidé d’élargir ses possibilités d’accompagnement liturgique, comme l’a rapporté le journal le Monde.
En effet, un grand nombre d’églises de l’Europe et d’Amérique qu’elles soient catholiques, protestantes, méthodistes ou luthériennes, reconnaissent l’union civile des couples de même sexe ou leurs mariages.
Le 24 août 2017, le synode des Eglises vaudoises et méthodistes italiennes rejoint de nombreuses autres églises nord-américaines approuvant la possibilité de bénir des couples « unis civilement » y compris de même sexe. Plus tôt, en 2009, le synode de l’Eglise de Suède permettait de bénir des couples homosexuels mariés. L’Evêque de Stockholm, Eva Brunne est d’ailleurs elle-même unie civilement à une femme, pasteure également.
Dans la même année aux Etats-Unis, les églises anglicanes s’étaient prononcées en faveur du mariage homosexuel dans l’église. Elles ont été suivies dans cette dynamique plus tard en 2016 par l’Eglise de la Norvège et le synode général de l’église au Canada. Plus récemment, notamment le 30 juin 2021, l’Eglise méthodiste britannique a annoncé qu’elle acceptait la célébration des mariages entre des personnes de même sexe dès le mois de septembre prochain.
Cette « nouvelle donne » met à mal justement, les responsables de l’Eglise anglicane qui est ballotée entre les pro et anti mariage homosexuel. A cet égard, le 3 octobre 2017, l’Eglise avait sanctionné l’Eglise d’Ecosse pour avoir célébré des mariages homosexuels. Ce fut le cas de la branche américaine qui a été aussi sanctionnée pour avoir reconnu les mariages homosexuels en 2015. Elle s’était vue empêchée de représenter l’Eglise anglicane dans les associations œcuméniques ou interconfessionnelles pour trois (3) ans. Le 4 mars 2014, l’archevêque le Dr Justin Welby avait déclaré qu’une acceptation par l’Eglise anglicane du mariage homosexuel devenu légal en Angleterre risquait d’avoir des répercussions « catastrophiques » pour les chrétiens dans d’autres parties du monde notamment en Afrique, répondant aux critiques des pro-mariages homosexuels dans l’église.
Ainsi, la plupart des Eglises du courant luthéro-réformé sont ouvertes à la célébration des bénédictions des mariages homosexuels.
Il faut rappeler que l’Eglise catholique est beaucoup plus secouée par cette vague de reconnaissance des unions entre personnes de même sexe. Ce qui entraîne des réactions d’indignation provoquant des actes de rébellion de la part de certains membres du clergé.
En effet, des prêtes catholiques ont lancé en Allemagne le 10 mai dernier une vaste action visant à bénir le mariage de couples homosexuels auquel le Vatican a récemment affirmé sa stricte opposition. Ce qui sonne comme de l’hypocrisie pour ces prêtres dans la mesure où dans un film magazine intitulé Francesco, réalisé par Evgeny Afineevsky et diffusé le 22 octobre 2020, le pape François a défendu le droit des couples gays de vivre au sein d’une « union civile ». Il a d’ailleurs plaidé pour un pacte homosexuel de solidarité. Et la division sur la question est aussi palpable dans la mesure où, elle cristallise les tensions qui sont à l’origine de nombreux départs au sein de l’église ces dernières années en Occident ; le courant libéral devenant trop influent et incisif.
En Afrique, le mariage de personnes de même sexe reste interdit à cause de la législation de nombreux pays (sauf pour l’Afrique du sud qui autorise le mariage homosexuel et le droit des LGBT en 2006) qui reste muette, ambigüe ou interdisant toute union de ce genre. Ainsi, la société évolue selon les mœurs de ses représentants qui sont censés défendre leurs intérêts.
Si la question de l’acceptation du mariage homosexuel demeure et divise les églises évangéliques et protestantes, il faut dire que les églises évangéliques de type pentecôtiste refusent dans leur majorité de telles bénédictions.
Tout compte fait, ceci doit interpeller les enfants de Dieu qui doivent redoubler d’effort dans un monde où tout sera fait désormais par les détenteurs du pouvoir politique pour leur imposer des lois qui vont à l’encontre de la foi chrétienne et ses valeurs spirituelles. Ceux qui sont de vrais adorateurs seront minoritaires et vont subir la moi de la majorité rétrograde.
Fiacre N. Awlo