La conférence des Chefs d’État et de Gouvernements de la CEDEAO s’est penchée sur la crise sociopolitique que travers notre pays depuis déjà un an lors du sommet du 31 juillet 2018 à Lomé. Le sommet avait pour objectif entre autres de tracer la route pour une sortie de crise définitive au Togo. Ainsi , la conférence avait à sa portée deux possibilités pour une sortie de crise :
- Trouver un mécanisme qui obligerait les deux parties en conflits à se serrer la main pour travailler ensemble main dans la main pour des objectifs partagés dans le but d’avoir un avenir gagnant-gagnant pour les acteurs politiques et le peuple togolais. Ce mécanisme devait déboucher sur une vision consensuelle de l’avenir politique du pays par la mise en place au besoin d’une transition politique ;
- Appeler les deux parties à position radicalement antagoniste où presque tout opposent à se départager à travers les consultations électorales.
On comprend bien que la CEDEAO a finalement choisi les consultations électorales faute de consensus entre les deux parties à travailler la main dans la main pour une sortie de crise négociée. Car selon les facilitateurs les deux parties n’arriveront jamais à un consensus.
Les élections législatives et ou référendaires pour une solution tranchée de résolution démocratique finale de la crise.
Dans cette ligne d’idées, cette ou ces élections doit (doivent) être (s) un juge crédible dont le verdict ne souffrira d’aucune contestation , donnera la victoire d’un camp sur l’autre.
En sommes, il faut organiser un scrutin dont les conditions de transparences, de crédibilités ne doivent souffrir d’aucune contestation des deux parties en amont ou en aval du processus. Cette exigence suppose l’organisation des élections par une entité tierce neutre et dont la neutralité serait partagée.
L’erreur de la CEDEAO est de confier l’organisation de cette élection au gouvernement (le point 40. des recommandations) qui n’est pas une partie neutre dans la crise et qui de surcroit doit composer avec les deux parties (inclusive , point 40.) la C14 et la majorité présidentielle qui entendues ne vont jamais s’entendre pour accorder leurs violons ensemble à cause de leurs divergences et de la crise de confiance exacerbées. La Feuille de route de la CEDEAO est un cadeau envoyé à deux animaux féroces affamés dans une jungle auxquels on demande de s’attendre. Le reste serait un miracle.
La CEDEAO ferait mieux si son option est de départager les acteurs de la crise par des élections libres crédibles et transparentes, d’organiser elle -même tout le processus électoral de bout à bout ou de le confier aux religieux qui tous deux doivent prouver leur caractère neutre aux yeux de l’opinion national et international.
En l’état actuel, les recommandations de la CEDEAO remettent la crise actuelle en entier si la voie électorale n’est pas désinfectée de tous les doutes.
Sam ADAMBOUNOU