Les partisans de la lutte pour l’alternance au Togo veulent cerner mieux la logique de leur adversaire, c’est-à-dire le régime actuel incarné par les Gnassingbé dont le Fils Faure Gnassingbé afin de bien orienter leur lutte. Une question talonne l’esprit : « Avons-nous en face un régime humain ou un régime à racine mystique ? ».
Face au refus de Faure Gnassingbè de renoncer à un quatrième mandat et à des rumeurs persistant que le fils ne souhaiterait pas lui-même se représenter et que c’est l’armée qui lui forcerait la main, la question n’est pas anodine. Pour ceux qui ont de la peine à comprendre la logique qui consisterait à imposer encore la candidature du Président Faure au peuple togolais en 2020, plusieurs interrogations restent ouvertes. Est-ce qu’il y aurait un pacte spirituel tacite entre les officiers de l’armée togolaise à la mort du Gle Eyadema pour faire maintenir son fils au pouvoir malgré les contestations ? Ces officiers ont-ils peur de briser ce pacte en faisant de leur mieux pour maintenir Faure Gnassingbè au pouvoir ?
Si on sait que le Président aurait dit à qui veut l’entendre que : « Papa m’a dit de ne jamais laisser le pouvoir » ; ces interrogations de certains citoyens togolais peuvent être légitimes.
Selon un avocat proche du dossier Kpatcha Gnassingbè , il n’ y aurait aucun pacte mystique entre les hauts gradés de l’armée et le Général Gnassingbè Eyadema à sa mort. En effet à la mort d’Eyadema, les officiers supérieurs auraient paniqué devant le cadavre du Président Eyadema et avaient pensé de le faire remplacer purement et simplement par son fils Faure. Dans cette panique, Kpatcha Gnassingbè aurait joué un rôle essentiel pour faciliter la succession dynastique de son demi-frère au pouvoir. Et selon lui, le désir de s’éterniser au pouvoir serait le manque de volonté propre de Faure Gnassingbè et de certains de son entourage.
Cette révélation selon laquelle il n’y aurait aucun pacte secret aux derniers instants de la vie du feu président et sa garde rapprochée au pouvoir serait plausible si on sait que dès son premier mandat en 2005 , le demi-frère est nommé ministre d’Etat, ministre de la défense et que plus tard ce dernier (Kpatcha) a voulu succéder son frère Faure dans une tentative avortée de coup de d’Etat militaire.
En tout état de cause, la bataille à l’alternance au Togo ne peut être qu’ à la fois humaine et spirituelle et que tout succès est d’abord spirituel.
Misa